Le 25 août 2008, Odile, une femme blonde âgée de 55 ans, dépose une plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d’instruction. Elle avait été embauchée en octobre 2007 au sein de la société SAS Dana. Dès la mi-novembre, son supérieur hiérarchique, Thierry, un cadre intérimaire, aurait montré à son encontre des attentions particulières.
Il lui adressait des messages avec des contenus équivoques. Il allumait chaque matin une bougie dans son bureau, lui déposait des cafés, multipliait les invitations à déjeuner et lui offrait des cadeaux. Thierry s’asseyait toujours à côté d’elle, lui aurait touché le genou et, une fois, les fesses, et lui aurait adressé une carte de vœux avec la mention : « amour, petits contes pour s’aimer ». Odile, épuisée, s’était ouverte à sa direction, qui avait invité le cadre à plus de retenue. Dès lors, Thierry s’était montré distant et agressif, esquissant même un coup de tête dans sa direction. Odile a été examinée par un psychiatre qui l’a jugée fiable. Il précise que cette expérience l’a traumatisée et a provoqué chez elle un état de dépression nerveuse. Le cadre s’estime « artiste » et « fleur bleue » Trois autres salariés confirment la situation décrite par Odile et se souviennent qu’elle vivait très mal ces événements. Le gérant de la société Procadres Intérim, qui employait Thierry, a été interrogé lors de l’enquête.
Il soutient qu’il a recadré Thierry, à la suite des accusations de harcèlement. Puis quelque temps plus tard, il l’avait licencié car il s’était montré violent envers une autre comptable après avoir trop bu. En avril 2010, Thierry est convoqué devant le juge d’instruction, il nie les faits en bloc. Il réfute les cadeaux et les attouchements.
En ce qui concerne les écrits, il évoque son penchant « fleur bleue » et met en avant son côté « artiste ». Le quinquagénaire finit lors de l’enquête par avouer un comportement parfois « déplacé ». Pour justifier son attitude agressive, il souligne qu’Odile faisait de nombreuses erreurs dans son travail. Devant le tribunal, il tente de semer la confusion mais reste sur sa ligne défense. La décision était attendue tard dans la soirée.