"C’est un phénomène qui ne cesse de s’amplifier. Mais pour une raison ou une autre, les femmes hésitent à ester en justice leurs harceleurs. J’ai eu à traiter des cas extrêmement difficiles. Le sujet reste très délicat car nos lois sont très douces à cet effet", explique encore dans les colonnes du quotidien le Soir d’Algérie.
"Je suis outré de voir que des lois sur un comportement aussi honteux et grave soient désinvoltes et légères. Si je fais le parallèle entre la loi sur le racolage sur la voie publique et le harcèlement sexuel, on constate que la première est plus sévère que la seconde", dénonce Farouk Ksentini qui ne comprend pas pourquoi "la peine maximum" pour le délit de l’harcèlement sexuel "est de deux ans alors que pour le harcèlement sexuel elle est de 1 an" !
"Le harcèlement sexuel est beaucoup plus grave. C’est un abus de pouvoir. Il est pratiqué par la hiérarchie en milieu professionnel et la femme étant dans une situation de fragilité, elle est exposée au harcèlement sexuel quotidiennement. C’est moralement éprouvant et douloureux et quand il est récurrent, il peut mener à la dépression nerveuse", analyse le Président de la CNCPPDH qui demande à revoir à la hausse "les peines concernant le harcèlement sexuel". "La loi dans ce sens doit être révisée plus sérieusement", plaide-t-il en dernier lieu.
