L’historique de ce comité est consultable sur leur site internet : http://cbcsq.qc.net/.
À propos des violences faites aux femmes et du harcèlement sexuel, on peut lire :
"L’adoption, en 1990, de la politique syndicale pour contrer le harcèlement sexuel a été suivie par de nombreuses sessions de formation organisées par le Comité de la condition des femmes en vue de favoriser l’implantation de cette politique dans les différents milieux. Dans certains cas, les commissions scolaires et les syndicats ont élaboré une politique commune, comme cela existe dans plusieurs établissements d’enseignement collégial. Le traitement des plaintes occasionne encore de nombreux problèmes et, à cet effet, le Comité, conjointement avec d’autres ressources, a publié en 1998 le Règlement type d’application de la politique syndicale pour contrer le harcèlement sexuel (CEQ 1998c). Il reste cependant qu’un des problèmes importants est celui de l’émergence même des plaintes.
En Ontario et récemment au Québec, des politiques ont aussi été conçues à l’intention des jeunes de l’école secondaire pour prévenir le harcèlement sexuel.
Toutefois, le harcèlement sexuel n’est pas la seule forme de harcèlement que vivent les membres de la CEQ. Le harcèlement professionnel, le harcèlement sexiste et le harcèlement raciste sont aussi des réalités de plus en plus présentes dont il faudra davantage tenir compte.
En 1993, l’Intersyndicale des femmes a entrepris une recherche qualitative sur la violence que vivent les femmes en milieu de travail. Au total, 72 travailleuses de divers milieux ont été interrogées : une dizaine venaient du secteur de l’éducation. Cette recherche, effectuée par Ann Robinson et publiée en 1995 sous le titre : Travailler, mais à quel prix, décrit différentes situations de violence au travail allant de comportements ou attitudes sexistes aux agressions à caractère sexuel.
Faisant suite à cette recherche et pour avoir des données plus larges, le Comité de la condition des femmes a mené une enquête quantitative s’adressant aussi bien aux hommes qu’aux femmes et portant sur la violence en milieu de travail et en milieu de vie. Les résultats ont été publiés en mars 1998 sous le titre : Résultats de l’enquête sur la violence en milieu de travail et en milieu de vie (CEQ 1998d). Ils montrent notamment l’importance de la violence psychologique vécue par le personnel (surtout enseignant) dans les écoles primaires et secondaires. Cette violence est cependant plus grande à l’école secondaire. Elle provient surtout de la population scolaire et la personne qui commet l’agression est de sexe masculin trois fois sur quatre. Les analyses statistiques ne montrent pas cependant de différences significatives entre les sexes lorsqu’il s’agit des différentes formes de violence en milieu de travail, sauf en ce qui concerne la violence sexuelle ou le harcèlement sexuel que les répondantes et répondants disent avoir vécu au moins une fois. Par contre, les différences entre les sexes sont significatives partout, lorsqu’il s’agit de violence en milieu de vie, ce dernier incluant la famille, les relations amicales et les loisirs. Les résultats de cette enquête ne sont guère surprenants, mais ils indiquent l’ampleur du travail à faire, aussi bien dans les actions éducatives que dans l’élaboration de mesures de prévention ou de soutien en matière de santé et de sécurité au travail."