Après plusieurs autres agentes de la GRC avant elle, une ancienne policière manitobaine affirme avoir été victime de harcèlement sexuel et de racisme au sein de la GRC.
« C’était un défi à partir du début, étant la seule femme autochtone membre de la GRC au Manitoba », raconte Marge Hudson, ajoutant qu’il lui a fallu travailler fort pour se faire accepter de ses collègues masculins.
Malgré son travail « exemplaire », elle déclare que cinq de ses confrères ont conspiré pour qu’elle soit renvoyée.
En 2009, après des années d’intimidation, Marge Hudson a atteint, dit-elle, un point de rupture. Elle a remis sa démission. La GRC classe néanmoins son départ comme une retraite.
L’ancienne policière, étant femme et Autochtone, affirme aujourd’hui avoir été doublement handicapée. Elle estime d’ailleurs que monter les échelons à la GRC est une tâche quasi impossible pour les Autochtones.
« Les Autochtones peuvent accéder au siège social seulement dans un poste désigné pour un membre des Premières Nations », raconte-t-elle.
Marge Hudson affirme en outre avoir eu à entendre des commentaires déplacés à son égard, en plus de subir des attouchements. Selon elle, le racisme envers les femmes est omniprésent à la GRC.
Le commandant divisionnaire de la GRC au Manitoba, Bill Robinson, a cependant une tout autre version des faits.
« Je n’ai jamais entendu quelque chose en lien avec le racisme à la GRC », maintient-il, précisant qu’il existe une politique sur le harcèlement et des procédures lorsqu’il y a manque de respect au travail.
Le commandant Robinson affirme en outre qu’il ne savait rien des mauvais traitements que Marge Hudson aurait subis et qu’il n’entendait « que de bonnes choses » sur elle. « Les communautés, très franchement, l’aimaient. Elles aimaient son approche », dit-il.
Il l’aurait rencontrée « tout de suite » pour discuter de ces allégations, ajoute-t-il.
Mais Marge Hudson maintient qu’un entretien avec le commandant divisionnaire lui a été refusé lorsqu’elle a décidé de démissionner de la GRC.
L’image de la GRC entachée
Au début novembre, la caporale Catherine Galliford avait également dénoncé le harcèlement sexuel dont elle affirmait avoir été victime lorsqu’elle travaillait au sein de l’équipe d’enquête sur les femmes disparues du Downtown Eastside de Vancouver.
Depuis, bon nombre d’agentes de la GRC sont sorties de l’ombre pour dénoncer le comportement de plusieurs de leurs collègues masculins.
Avec le reportage de Carla Oliveira