L’étude de Sylvie Cromer [1] sur les situations de harcèlement sexuel dénoncées à l’AVFT entre 1985 et 1990, montre que le harcèlement sexuel prédominait :
dans le secteur privé : 80 % des cas.
dans les structures de moins de 11 salarié-e-s
majoritairement dans le secteur tertiaire
Sans pouvoir y faire un lien de cause à effet, il se trouve que c’est dans le secteur privé et dans les entreprises de moins de 50 salarié-e-s que le taux de syndicalisation est le plus faible (respectivement 5,2% et 3,5% en 2004) .
En outre, l’enquête montre qu’il existe une situation hiérarchique entre le harceleur et la harcelée dans 95% des cas.
L’étude Louis Harris de 1991 précise les secteurs d’activité les plus touchées :
le commerce et l’artisanat (20 %) ;
l’industrie (19 %) ;
le milieu médical et hospitalier (15 %) ;
l’administration et le parapublic (10 %) ;
les bars, la restauration et l’hôtellerie (11 %) ;
les services et le tertiaire (10 %).
Plus récente, la quatrième enquête européenne sur les conditions de travail publiée par la fondation de Dublin révèle « des disparités sectorielles majeures (en Europe) en terme d’incidence du phénomène de violence et de harcèlement : les risques sont plus grands dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’administration publique, de l’hôtellerie et la restauration. Pour ce qui est des attentions sexuelles non désirées, l’enquête montre qu’elles sont plus fréquentes dans l’hôtellerie-restauration, la santé, le transport, la communication et l’éducation ».
Dans son ouvrage sur le harcèlement moral, Marie-France Hirigoyen [2] précise que « si le harcèlement se pratique partout où le mode d’organisation le permet », il est des lieux de travail plus exposés : tertiaire, médico-social, enseignement.
Sans pouvoir en tirer de conclusion autre qu’il n’y a pas de corrélation entre les taux de syndiqués dans un secteur d’activité et le pourcentage de victimes de harcèlement dans ce même secteur (d’autant que ces constatations sont inverses à celles faites précédemment), nous pouvons noter que les taux de syndicalisation sont les plus forts dans le secteur de la santé (15%), les secteurs de l’énergie (17%), les entreprises publiques et la sécurité sociale (15,6%).
Maryse Jaspard [3]considère également que certaines catégories professionnelles sont aussi particulièrement exposées : agents de sécurité, policières, gendarme : des emplois traditionnellement réservés aux hommes comme les conducteurs d’engin, manutentionnaire ou encore des professions féminines comme infirmière. Seules les professions qui comptent une répartition équilibrée de salarié-e-s hommes et femmes, semblent réduire la proportion de personnes atteintes.