Si les salariées victimes ne s’adressent pas naturellement à la médecine du travail, elles sont plus nombreuses à se tourner vers l’inspection du travail. Mais à l’instar des médecins, les inspecteurs-trices ne sont pas forcément formé-e-s à déceler ce qui relève du harcèlement. Dans son ouvrage sur le harcèlement sexuel, Sylvie Cromer note (en 1990) qui si certaines salariées ont pu obtenir des conseils d’encouragement, elles « se sont vu renvoyer le plus généralement une image d’impuissance : problème inconnu, mal connu, qu’on ne sait pas traiter, qui apparaît comme hors du champ d’intervention de l’inspection du travail (...) ».
Le manque de moyen humain (600 inspecteurs-trices pour tout le territoire français) peut expliquer que les inspecteurs-trices du travail n’interviennent pas ou peu. A l’avenir, comme pour les médecins du travail, il faudra certainement apprendre à travailler en commun sur ce thème : créer un réseau d’alerte sur les violences sexistes et sexuelles avec tous les acteurs de l’entreprise mais aussi les associations. Cependant, il ne faudra pas que les syndicalistes (autrement plus nombreux) se déchargent de leurs devoirs et de leurs responsabilités sur les associations ou les acteurs extérieurs à l’entreprise.