Lors de l’audience, mercredi, le président du tribunal, très longuement, a essayé de mieux comprendre ce qui a pu se passer le 23 octobre, mais aussi en 2006 car la plaignante, lors de l’instruction, a expliqué que les faits n’étaient pas nouveaux. Les deux protagonistes se connaissent, semble-t-il, depuis longtemps mais, le policier très attiré par elle, se montrait de plus en plus pressant. Et ce 23 octobre, il lui aurait touché les seins dans un cagibi de son commerce et tenté de l’embrasser. Tout cela alors qu’il est en service et en uniforme. Elle se confie alors à son chef qui alerte le commissariat. L’affaire est enclenchée. Devant le président, le prévenu réfute tout ce qui a trait à une agression sexuelle. Il parle d’amitié, de gestes tendres, et précise qu’il venait souvent car il lui apportait de nombreux clients, notamment du commissariat. Alors, il avait tendance à se sentir un peu chez lui, au magasin.
La même faute d’orthographe
Avocate de la partie civile, Me Barré s’attache, elle aussi à démontrer le caractère délictuel des faits, et ironise en évoquant les témoignages apportés par le prévenu. « Tous présentent la même faute d’orthographe, étonnant, non ? », lance-t-elle. Le procureur, Eric Méthais, évoque « un dossier difficile » et, après avoir précisé que le tribunal pouvait, éventuellement requalifier les faits en harcèlement sexuel, demande six mois de prison avec sursis et une amende. Me Bangoura, avocat du prévenu, plaide la relaxe. Pour cela, il essaie de convaincre les juges que les éléments constitutifs de l’agression ne sont pas réunis : pas d’élément matériel selon lui, pas de contrainte, pas de surprise, pas de violence. L’avocat essaie également de montrer que tous les deux avaient des relations ambiguës et, qu’au final, c’est au ministère public de faire la preuve de la culpabilité de son client. Finalement, le tribunal a requalifié les faits en harcèlement sexuel et condamné le policier à six mois de prison avec sursis. Ce dernier dispose de dix jours pour faire appel.